Produits ménagers et greenwashing : le guide pratique.
- Nelly

- 6 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 sept.
Lessives “révolutionnaires”, tablettes lave-vaisselle “écologiques”, sprays “naturels”... Aujourd’hui, toutes les marques de produits ménagers veulent se donner une image responsable. Mais derrière les slogans et les packagings aux couleurs de la nature, se cache parfois une autre réalité bien moche : celle du greenwashing.

Le consommateur pense acheter un produit respectueux de l’environnement, alors qu’il contient encore des substances fortement toxiques et nocives pour les milieux aquatiques. Résultat : une confiance trompée et une planète qui continue d’en payer le prix.
Dans cet article, je vous explique ce qu’est le greenwashing, comment il se manifeste dans les produits ménagers, et surtout, comment l’éviter pour consommer mieux.
Qu’est-ce que le greenwashing ?
Le greenwashing, ou “écoblanchiment”, désigne une stratégie marketing qui consiste à se donner une image écologique trompeuse. Dans les produits ménagers, cela se traduit souvent par l’utilisation de termes vagues comme “éco”, “naturel”, “green” ou “respectueux de la planète”... sans preuves solides derrière.
Selon l’ADEME et la CMA (Royaume-Uni), une allégation environnementale doit être claire, vérifiable et proportionnée. Dire qu’une lessive est “écologique” alors qu’elle contient des ingrédients toxiques pour la vie aquatique ou que seul son emballage est recyclable, c’est du greenwashing.
L’objectif est de rassurer le consommateur, tout en masquant l’impact réel du produit. Un abus qui mine la confiance et ralentit la transition vers un vrai ménage responsable.
Les tactiques de greenwashing les plus fréquentes
Le greenwashing prend souvent des formes répétitives dans l’univers des produits ménagers :
L’emballage en vedette : la marque met en avant son carton recyclable ou compostable, mais passe sous silence une formule toujours chargée en tensioactifs irritants ou polluants pour l’eau.
Les mots vagues : “d'origine naturelle”, “respectueux de la planète”, et les mentions "sans" (paraben, phtalates, etc.) qui masquent d'autres ingrédients aussi, voire plus problématiques. Autant de termes qui ne disent rien sur la composition réelle, mais qui embrouillent le client en donnant une image clean et responsable.
Les images trompeuses : feuilles, fleurs, paysages verdoyants sur les packagings donnent l’illusion de naturalité.
Les chiffres sans contexte : “–50 % d’émissions de CO₂” mais sans préciser si cela concerne la fabrication, le transport ou l’usage du produit.
Le label détourné : mettre en avant un logo crédible (ex. FSC pour le carton) tout en laissant croire qu’il s’applique à la formule entière.
Le saviez-vous ?
L’ADEME (Agence de la transition écologique) déconseille l’utilisation de termes absolus comme “100 % écologique” ou “zéro impact”, impossibles à prouver et donc considérés comme trompeurs.
Cas concret : entre discours et réalité
Une marque bien connue se présente comme pionnière du “ménage responsable” : emballages zéro plastique, formules concentrées, discours anti-greenwashing très appuyé. Leur communication met en avant la réduction des déchets et des analyses de cycle de vie — des arguments séduisants.
Mais quand on regarde la composition de leurs capsules de lessive, l’image s’assombrit.
On y trouve des tensioactifs sulfonés ultra polluants comme le MEA-C10-13 Alkyl Benzènesulfonate ou le C12-18 Pareth-7, des agents de blanchiment optiques non biodégradables (Disodium Distyrylbiphenyl Disulfonate), des solvants comme le Propylène Glycol (très irritant), des conservateurs comme le Phénoxyéthanol, sans oublier parfums de synthèse, colorants et enzymes multiples.
Résultat : Malgré un discours ultra vendeur avec des arguments écologiques, ils affichent tranquillement leurs ingrédients bourrés de pétrochimie, de produits hautement toxiques et polluants, et leurs fiches de sécurité qui affichent des mentions de danger claires : “nocif pour la vie aquatique avec des effets à long terme”.
Bon à savoir :
Un produit peut être “zéro plastique” au niveau de son emballage tout en contenant des ingrédients issus de la pétrochimie et toxiques pour l’environnement aquatique. C’est exactement ce qu’on appelle le greenwashing par omission.
D’autres exemples de marques à surveiller
Hélas ce n’est pas un cas isolé. En 2023, la CMA britannique a épinglé plusieurs marques pour allégations environnementales trompeuses. En France, l’ADEME rappelle que toute promesse doit être claire, proportionnée et vérifiable.
Pourtant, beaucoup d’acteurs de la grande consommation adoptent encore des stratégies similaires :
Les géants du secteur (Ariel, Persil, Skip…) lancent des “capsules éco” ou des “formules vertes”, mais les compositions restent proches des versions classiques : agents blanchissants optiques, tensioactifs sulfonés, parfums de synthèse.
Les marques de niche marketing misent sur l’emballage carton “compostable” ou les recharges “zéro plastique”, mais ajoutent des parfums allergènes ou des colorants inutiles qui fragilisent leur discours.
Certaines enseignes jouent aussi sur le flou du “97 % d’origine naturelle” : un chiffre séduisant, mais qui masque souvent 3 % d’ingrédients problématiques (conservateurs ou stabilisants).
Comment repérer un vrai produit plus responsable ?
Face au greenwashing, il est possible d’adopter quelques réflexes simples pour séparer les promesses marketing des engagements concrets.
Lire la fiche de sécurité (SDS/CLP) : si le produit est irritant pour les yeux ou nocif pour la vie aquatique, ce n’est pas un détail. Ces mentions obligatoires donnent une image plus réaliste que les slogans.
Chercher des preuves chiffrées : une réduction de CO₂ doit préciser le périmètre (fabrication, transport, utilisation). Sans contexte, le chiffre n’a aucune valeur.
Privilégier les formules simples : moins il y a d’ingrédients, plus elles sont compréhensibles. Une lessive avec 5 à 10 composants clairs inspire plus confiance qu’une liste interminable de solvants, enzymes et additifs.
Vérifier les labels crédibles : EU Ecolabel, Ecocert ou Nature & Progrès sont bien plus fiables que des mentions vagues de type “green” ou “naturel”.
Observer le dosage : un produit concentré peut être un vrai atout… à condition que le dosage soit clair et adapté pour éviter le surdosage.
Le greenwashing s’invite partout, jusque dans nos produits ménagers. Derrière des slogans écologiques et des emballages rassurants, les formules restent souvent proches de la chimie conventionnelle, avec leurs lots de tensioactifs irritants et d’impacts sur l’environnement.
La clé ? S’informer, lire les étiquettes, chercher les preuves et bannir les promesses vagues.
Chez Terra di Natura, nous avons fait un autre choix : sélectionner uniquement des produits réellement naturels, transparents et efficaces, sans compromis ni double discours.
Découvrez notre sélection anti-greenwashing et adoptez enfin un ménage vraiment responsable.



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